L'impact de la CSRD et des reportings inhérents
Cette semaine on s'intéresse au niveau d'appropriation de la RSE par les PME, aux nouvelles obligations de reporting de durabilité avec la CSRD et on alerte sur la complexité des reportings.
RSE : la pression s'accroît sur les PME
“De nombreuses PME sont en retard sur le sujet », reconnaît Daniel Weizmann, le président du Medef Ile-de-France . Or, dans les appels d'offres publics, la politique RSE pèse entre 8 et 15 % de la note finale. « C'est certes encore faible, mais cela peut faire basculer des affaires », souligne-t-il. Ce pourcentage, qui était de 5 % en 2010, est attendu en augmentation dans les années à venir. D'ici à 2030, la totalité des marchés devront ainsi prendre en compte un critère environnemental et 30 % s'attacher à une dimension sociale, selon le Plan national pour les achats durables.
« Bon nombre de petites entreprises voient la RSE comme un mur infranchissable et ne se sentent pas concernées.»
Sabrina Jean, présidente de la CPME du Gard
Autre accélérateur : les exigences des grands comptes privés, à l'instar de Veolia, qui a mis en place un programme d'évaluation RSE de ses fournisseurs. « Ces évaluations rentrent dans nos critères de sélection lors des consultations, en prenant en compte les plans d'action d'amélioration dans les entreprises », explique Philippe Chapeau, directeur des achats et approvisionnements France de l'activité recyclage et valorisation des déchets. « L'impact environnemental de nos fournisseurs et de nos clients est intégré dans notre bilan annuel », enchaîne Elise Bon, directrice de l'environnement de Vinci Autoroutes . Ces impacts carbone indirects amont sont estimés à 800.000 tonnes de CO2 par an, alors que l'impact carbone direct de Vinci Autoroutes est de 22.000 tonnes."
Stratégie des petits pas
Dans ce contexte, le Medef fait de la pédagogie. Après les webinaires et les fiches, un compte Twitter dédié (@Medef_RSE) a été créé pour rappeler que « la RSE est un enjeu de compétitivité ». La demande serait grandissante, assure Daniel Weizmann. Dans le Gard, la CPME a lancé un « parcours RSE » pour démocratiser la RSE auprès des petites entreprises du département. « C'est le chantier de mon mandat, confie Sabrina Jean, présidente du syndicat patronal. Bon nombre d'entre elles voient la RSE comme un mur infranchissable et ne se sentent pas concernées. »”
Retrouvez l’article de Les Échos Entrepreneurs dans son intégralité ici.
Le reporting de durabilité CSRD : se préparer aux nouvelles obligations
Dès 2024, de nouvelles obligations de reporting de durabilité plus exigeantes avec la directive CSRD
“La directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) vise à harmoniser les reportings de durabilité des entreprises et à améliorer la disponibilité et la qualité des données publiées. Un grand nombre d’entreprises devront ainsi suivre des normes européennes de reporting de durabilité obligatoires et publier des informations détaillées sur leurs risques, opportunités et impacts matériels en lien avec les questions sociales, environnementales et de gouvernance.
La CSRD couvrira progressivement près de 50 000 sociétés, selon le calendrier d’application suivant :
à partir du 1er janvier 2024 (reporting publié en 2025), les entreprises dans le champ d’application de l’actuelle directive européenne NFRD (Non Financial Reporting Directive) et qui publient déjà une déclaration de performance extra-financière (DPEF). Il s’agit des entreprises cotées qui ont plus de 500 salariés, et plus de 40 M€ de chiffres d’affaires et/ou 20 M€ de total de bilan ;
à partir du 1er janvier 2025, toutes les autres grandes entreprises européennes, c’est-à-dire qui remplissent 2 des 3 critères suivants : 250 salariés, 40 M€ de chiffre d’affaires ou 20 M€ de total de bilan ;
à partir du 1er janvier 2026, les PME cotées sur un marché règlementé, à l’exception des microentreprises. Les PME appliqueront des normes de reporting allégées et auront la possibilité de différer leurs obligations deux années supplémentaires ;
à partir du 1er janvier 2028, certaines grandes entreprises non européennes ayant un chiffre d’affaires européen supérieur à 150 M€ et une filiale ou succursale basée dans l’Union européenne.”
Retrouvez l’article de l’AMF dans son intégralité ici.
Le reporting est-il en train de tuer la RSE ?
“Si l’on interrogeait aujourd’hui les professionnels de la RSE aujourd’hui sur leurs préoccupations professionnelles, il y aurait de grandes chances que les notions de reporting, d’ESG, de mesure d’impact reviennent massivement chez la majorité d’entre eux.
Dans le Baromètre des professionnels de la RSE du Collège des Directeurs du Développement Durable, on observait que 91% des directeurs RSE plaçaient la mesure de la performance RSE dans les priorités opérationnelles. Pour le reporting, même tendance : une priorité pour 81% des directeurs RSE.
Le reporting a toujours été au coeur de la politique RSE des entreprises, notamment les plus grandes, mais ces dernières années, les besoins en reporting sont croissants. Depuis des années, les chargés de reporting RSE et autres chargés de mesure d’impact destinés à produire de la donnée ESG sont parmi les profils RSE les plus recherchés par les entreprises, comme l’expliquait déjà en 2020 Caroline Renoux, experte du recrutement RSE avec le cabinet Birdeo. Depuis, le phénomène n’a pas faibli.
Avec les réglementations nouvelles (la CSRD, qui remplace la DPEF, qui remplace le rapport RSE), la complexité du reporting pour les entreprises ne fait au contraire que s’amplifier. Les études sur l’état des lieux du reporting RSE montrent que chaque année, les entreprises doivent augmenter le nombre de KPI sur lesquels elles évaluent et publient des données. Chaque année, le reporting devient de plus en plus complexe, de plus en plus strict. Et bientôt, ce sera l’enjeu de la double matérialité qui va s’inviter dans le reporting.
Retrouvez l’article de Youmatter dans son intégralité ici.
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