Comment se prémunir contre le greenwashing ?
Cette semaine on s'interroge sur la véracité de la finance durable, on découvre l'interdiction de vanter la neutralité carbone de produits sans preuves, et la création d'un dividende écologique.
Investissement et climat : où en est le greenwashing ?
“L’ESG, "outil d’ajustement de performance et de risque"
"1 actif sur 3 dans le monde est soi-disant géré de manière durable, selon le dernier rapport de la Global Sustainable Investment Alliance (GSIA, 2020)", commente Christophe Revelli, enseignant-chercheur en finance durable et investissement à impact de la Kedge Business School. "En réalité, la marge pour parvenir à une finance vraiment durable est énorme. Le montant des subventions publiques et privées aux énergies fossiles est démesuré ; les scandales environnementaux sont nombreux ; les indicateurs sur les écosystèmes terrestres chutent encore ; seulement 1% du marché obligataire mondial est vert, dont la moitié n’a aucun reporting d’impact ou de sous-jacents écologiques (…). L’ESG reste un outil d’ajustement de performance et de risque". Les trois grands courants : intégration ESG, investissement à impactet finance solidaire demeurent très hétérogènes dans leur méthodologie. "Pour les acteurs ne prenant en compte les critères ESG que s’ils ont un impact financier, il nous semble compliqué de parler d’investissement responsable ou à impact, dans la mesure où l’objectif visé est uniquement financier. Autrement dit, pour ne pas faire de greenwashing, il nous semble essentiel d’affirmer clairement son 'intention' d’avoir un impact positif sur l’économie", distingue Ladislas Smia, Responsable de la recherche IR chez Mirova.
Les labels prémunissent-ils du greenwashing ?
Peu d’acteurs apportent la preuve de la contribution d’un investissement à des projets vertueux. En outre, si l’on prend en compte l’intégralité des impacts, un financement vert ne l’est pas toujours. Le Label Finansol permet d’identifier avec certitude des produits qui financent des sociétés non cotées de l’économie sociale et solidaire (ESS). La majorité finance des activités écologiques. "Les labels focalisés sur le climat que sont Greenfin, LuxFlag Climat Finance et le future Ecolabel européen apportent certainement un élément additionnel de différentiation. Ils répondent en effet aux préférences de certains investisseurs pour des fonds s’attachant à répondre aux enjeux du changement climatique", affiche Sustainalytics, agence de notation ESG sur son site (groupe Morningstar). Greenfin exclut les entreprises opérant dans les fossiles, le nucléaire et applique d’autres exclusions partielles. Il liste 8 catégories d’activités entrant dans le champ de la transition énergétique & écologique, et de la lutte contre le changement climatique. Le fonds candidat doit avoir mis en place un mécanisme de mesure de la contribution effective de ses investissements à la transition.”
Retrouvez l’article de l'info durable sélectionné par Eric-Jean Pankowski - Directeur Associé Finance/Éducation chez X-PM, dans son intégralité par ici.
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Greenwashing : depuis le 1er janvier, vanter la neutralité carbone des produits est interdit sauf si elle est prouvée !
“C’est l’une des mesures emblématiques de la loi Climat et résilience de 2021. Entrée en vigueur le 1er janvier 2023, elle interdit aux annonceurs de vanter un produit ou un service comme neutre en carbone sans preuves à l’appui. Le décret d’application, paru en avril dernier, prévoit ainsi la réalisation d’un bilan, actualisé tous les ans, des émissions de gaz à effet de serre du produit ou service concerné couvrant l’ensemble de son cycle de vie, c’est-à-dire de l’amont de sa production jusqu’à son élimination ou recyclage éventuel.
En outre, le rapport doit décrire "la démarche grâce à laquelle ces émissions de gaz à effet de serre sont prioritairement évitées, puis réduites et enfin compensées". Une façon de rappeler que la compensation des émissions, voie souvent privilégiée par les entreprises pour atteindre la neutralité carbone, ne doit arriver qu’à la fin du processus et ne concerner que les émissions résiduelles. Les modalités de compensation devront également faire l’objet d’une annexe. Et si les émissions du produit ou service concerné ont augmenté entre deux années successives, l'allégation "neutre en carbone" sera interdite.
Des produits comme l'essence ou le bœuf pourront être vantés comme "neutres en carbone"
Pour Arnaud Gossement, avocat spécialiste du droit de l’environnement, "ce décret procède à une définition assez lourde des conditions à remplir (…) de telle sorte que le nombre, le coût, la complexité de ces conditions qui imposent de fournir régulièrement une information assez dense peuvent avoir pour effet - sans doute était-ce recherché - de décourager les annonceurs de procéder à ces allégations". "Nous sommes sans doute revenus à l'idée première d'une interdiction sans dérogation", estime-t-il. Pour rappel, la Convention citoyenne pour le climat, à l'origine de la loi Climat et résilience, réclamait l'interdiction de la publicité pour les produits ayant le plus fort impact sur l'environnement.
Pour certaines ONG, le texte ne va donc pas assez loin. "Il laisse la possibilité au professionnel d’utiliser l’allégation ‘neutre en carbone’ pour les produits de grande consommation pourtant polluants comme la viande bovine importée, l’essence, les vols en avion dès lors qu’il aura recours à des mécanismes de compensation carbone, sans avoir à changer ses pratiques ni réduire de façon significative son empreinte carbone. Quant aux consommateurs, ils seront portés à croire que les produits promus comme 'neutres en carbone', sans autre précision, n’ont pas d’impact sur le climat", réagit l'association de défense des consommateurs, CLCV.”
Retrouvez l’article de Novethic dans son intégralité par ici.
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« Dividende écologique » : la MAIF peut mieux faire !
“Alors est-ce vraiment 10 millions au service de la planète ?
Oui et non.
Oui quand il s'agit d'accélérer la régénération de la biodiversité. Notons tout de même que par ce biais, il s'agit aussi de limiter les risques des clients sociétaires, donc en cascade limiter le montant des primes distribués par la MAIF en cas de catastrophes naturelles.
Et non quand cela concerne la responsabilité de l'assureur vis-à-vis de ces clients sociétaires : autrement dit prévoir et limiter leur risque dans leurs habitations. Les actions de diagnostics ne devraient pas être intégrées à ces 10 % puisqu'elles doivent faire partie de la mission même d'un assureur.
Des assureurs en danger et nous devrions tous nous en soucier
2022 a été l'année la plus coûteuse de l'histoire pour les assureurs, soit huit milliards d'euros de primes concédées en France avec comme risque numéro un : les conséquences climatiques (sécheresse, feux de forêts, orages, grêle, inondations, impacts de foudre, etc.). Le coût des aléas naturels continuera de croître au rythme d'un doublement tous les 30 ans, avait déjà averti fin 2021 France Assureurs dans une étude . La menace est réelle pour la pérennité économique des assureurs.
Et nous devons collectivement nous en soucier. Comme tant d'autres, le métier de l'assurance change en synchronie avec le climat. Et c'est aussi comme cela que les idées pourraient être abordées et défendues, notamment avec davantage de franchise.”
Retrouvez l’article de Les Échos Start dans son intégralité par ici.
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