Comment l'industrie automobile européenne fait-elle face aux défis ?
Dans cette édition, nous accueillons Ali Kassaï Koupaï, Directeur Associé X-PM, pour son analyse de l’année 2023 et découvrez l'actualité sur les ventes de véhicules et sur la réglementation actuelle.
Édito
Regardons la réalité en face, l’industrie automobile européenne fait face aujourd’hui à la nouvelle réglementation de 2035 imposant la fin du moteur thermique et à une forte concurrence.
En Europe, Tesla détient déjà 15% de parts de marché des ventes de voiture électrique en 2023 et les constructeurs Chinois continuent à progresser atteignant ainsi 6% de parts de marché.
Nous avons déjà affronté la puissance de l’industrie japonaise dans les années 90, puis coréenne dans les années 2010 et à chaque fois, notre industrie a réagi en se transformant et en poursuivant la conquête du marché international.
Certains constructeurs européens ayant massivement investi, déclarent des ventes inférieures à leur capacité de production alors qu’en 2023 le marché européen de la voiture électrique s’est développé (+50% pour atteindre 14% de parts de marché), devant les États-Unis (7.5%) mais derrière la Chine (28%).
Dictée par les coûts, l'offre produit actuelle est axée sur des véhicules de taille supérieure alors que paradoxalement leur usage nécessite une plus grande autonomie kilométrique. A partir de 2024, l’offre s’étend avec une prochaine génération de véhicules plus compacts, à un prix inférieur de 25 000€ plus en adéquation avec le besoin des consommateurs. Ces nouveaux produits seront lancés au moment où le réseau de charge devrait être suffisamment étendu dans les principaux marchés européens.
Cependant, le coût de cette technologie reste un défi majeur puisqu’il est de 130$/kwh pour le pack de batterie en 2023 et donc bien au-dessus de l’objectif fixé par les constructeurs à 100$/kwh. Pour le client d’une automobile de taille moyenne, cet écart se traduit par une hausse du prix d’achat d’environ 4 000€, devenant ainsi le principal frein au développement de ce type de produits. Dans le contexte concurrentiel actuel, les constructeurs sont amenés à rogner leur marge tant que la barre des 100$/kwh ne sera pas atteinte.
Certes, la stratégie européenne est un risque pour l'industrie mais elle est bâtie sur une vision forte : être le premier continent neutre en carbone en 2050 et ce, face au plus grand défi de tous les temps. Le secteur transport et automobile européen ne peut qu’avancer à marche forcée pour réduire son impact environnemental et sociétal en activant les leviers suivants :
la sobriété de l’usage des matériaux : l’accroissement continu du poids des véhicules depuis 40 ans, qu’il faut maintenant inverser en revisitant même certains ratings de sécurité qui poussent à l’excès de masse des véhicules.
Une production industrielle à faible impact direct (scope I), efficiente en énergie (scope II) et s’appuyant sur un supply chain responsable et optimisé (scope III).
Le recyclage et la deuxième vie des batteries.
Les batteries de nouvelle génération à plus faible impact environnemental.
… sans oublier l’économie du partage pour augmenter le taux d’utilisation des voitures ainsi renchéries. Autant de domaines où l’innovation doit être accélérée.
Dans le même temps, l’entrée en vigueur des directives CSRD va favoriser le développement des modes de transport respectueux, de l’électricité décarbonée et de l’investissement classé par la taxonomie verte.
En irriguant les centres d’innovation, les start-ups et les universités, l’Europe a ainsi une carte à jouer dans la concurrence internationale en définissant de nouvelles règles tout en proposant également la réponse technologique et sociétale. À court terme, pourquoi ne pas envisager des mesures de protection pour se donner le temps de cette transformation profonde dont l’impact social est colossal. L’Europe doit veiller à mettre en équilibre le triangle formé par la réglementation, le consommateur et les constructeurs, et assurer l’avenir de son industrie.
Ali Kassaï Koupaï - Directeur associé Automobile et mobilités X-PM.
Électrification Automobile en France : Record en 2023
“L’année 2023 a marqué un tournant significatif pour le marché automobile français. Selon la Plateforme automobile (PFA), les véhicules tout électrique ont représenté 16,8% des nouvelles immatriculations, tandis que les hybrides rechargeables ont compté pour 9,2%. Cette tendance croissante vers l’électrification reflète un changement de paradigme dans les préférences des consommateurs et les politiques environnementales.
Tesla a dominé le marché de l’électrique en France et en Europe, avec ses modèles Model 3 et Model Y en tête des ventes. Dacia Spring et MG4, des marques chinoises, suivent de près, démontrant une diversification croissante du marché. La présence de modèles plus abordables comme la Fiat 500e et la Renault Mégane souligne également l’élargissement de l’offre sur le marché.
Baisse des Prix et Élargissement de l’Offre
Malgré un coût d’achat initial plus élevé, les voitures électriques deviennent progressivement plus accessibles. Les constructeurs prévoient de lancer en 2024 des modèles destinés au grand public, comme la Citroën ë-C3 et la Renault 5, avec des prix inférieurs à 25.000 euros. Cette tendance est renforcée par la concurrence croissante et la baisse anticipée du coût des batteries.
Fin 2023, le gouvernement a resserré les critères du bonus à l’achat, désormais réservé aux véhicules électriques et favorisant les modèles moins lourds et produits en Europe. Parallèlement, un dispositif de location avec option d’achat (LOA) a été lancé pour rendre l’électrique accessible aux foyers modestes, avec des offres attractives de la part des constructeurs.”
Retrouvez l’article de Énergies news dans son intégralité ici.
Voitures électriques : un malus au poids pour épargner les métaux critiques
“Dans son étude, WWF a étudié trois scénarios « réalistes » et leurs conséquences : celui du « laisser-aller », où tout continuerait comme aujourd'hui, celui « intermédiaire » où les politiques actuelles auraient un effet sur la demande et celui de « sobriété », avec des politiques plus volontaristes pour réduire la taille des véhicules et la dépendance à la voiture.
Le résultat est sans appel, selon l'ONG : « Si on n'adopte pas ce scénario de sobriété », la demande de la France en métaux « critiques » sera entre 5 et 15 % trop importante « par rapport à son poids économique », détaille Jean Burkard.
En revanche, dans le scénario de sobriété, la demande serait « inférieure de 25 % » au poids économique du pays, ouvrant même la voie à l'exportation du lithium – métal précieux dont le cours a flambé, passant de 13 000 à 70 000 euros la tonne entre 2020 et 2021 –, « un atout important pour la balance commerciale » française, pointe-t-il.
5 euros le kilo
« Dé-SUViser le marché électrique » en empruntant la voie sobre « permettra déjà de réduire la demande (en métaux critiques) de 17 % en 2035 par rapport à un scénario de laisser-aller », ajoute le rapport, pointant du doigt un type de véhicule qui concentre la critique d'associations volontiers autophobes. Le SUV n'est cependant pas le seul véhicule lourd de la création, tout grand modèle accusant nécessairement une prise d'embonpoint.
Pour diminuer la taille des véhicules électriques, WWF appelle le gouvernement à instaurer « un malus poids spécifique » et, en miroir, « à réserver le bonus écologique aux seules voitures électriques pesant moins de 1,6 tonne », contre 2,4 actuellement. Une proposition qui, si elle était retenue, ferait vaciller la motivation de clients déjà confrontés au doute de la transition.”
Retrouvez l’article de Le Point dans son intégralité ici.
Innovation. Une batterie de voiture électrique de seconde main pour les besoins de sa maison : une solution qui prend forme
“Comme les batteries de votre téléphone portable, en vieillissant, la batterie des voitures électrique est moins performante et elles sont remplacées. Cela a un coût en matériaux et en pollution carbone. L’objectif d’un groupe d‘entreprises réunies sous le projet ABR est de leur donner une seconde vie pour augmenter leur longévité d’utilisation.
Pour Sergio Capitao, directeur du pôle de compétitivité ID4 Car, il existe un potentiel important pour ces batteries retirées des véhicules électriques. D’autant plus que le nombre de véhicules électriques, et donc de batteries, ne cesse d’augmenter avec la réglementation européenne obligeant les fabricants d’automobile à abandonner le thermique d’ici 2035.
Entre janvier 2016 et août 2023, le nombre de véhicule 100% électrique est passé de 63 200 véhicules roulant à plus de 882 000. Une croissance exponentielle visible sur cette courbe constituée depuis les données du baromètre des immatriculations publié par Avere France.
Le projet ABR a pour objectif la récupération et la réutilisation des batteries lithium-ion présentes dans certains véhicules entièrement électriques tels que la C3, la 208, la Corsa et la DS3.
De l’électricité pour recharger vélo, trottinette ou machine à laver
“Avec les batteries usagées des voitures électriques, il est possible de stocker temporairement de l’énergie renouvelable, type solaire ou éolien, pour ensuite recharger son vélo, sa trottinette” précise Sergio Capito.
“Un particulier peut choisir de stocker l’énergie solaire produite dans la journée, pour faire tourner sa machine à laver ou allumer la lumière de son domicile le soir” assure Sophie Molina. L’ingénieur de recherche pour l’entreprise Entech, dans la l'entreprise d'innovation est partenaire dans ce projet coopératif, ambitionne d'obtenir des résultats concrets pour fin 2024.”
Retrouvez l’article de France Info dans son intégralité ici.
“Ce processus de « réutilisation » des batteries de voitures électrique génèrera un impact positif dans l’industrie automobile.” Si vous souhaitez vous aussi insuffler de l’impact positif dans vos projets, prenez contact avec la practice Impact Positif !
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